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L' Arc

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 2.83/5

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29 critiques: 2.99/5



Xavier Chanoine 4.75 Touché en plein coeur. D'une sidérante beauté
Tenebres83 3.25
Ghost Dog 3 Soutenez l’Association pour la Recherche sur la Captivité
Aurélien 2.75 Un sourire suffit
Elise 2.75 Mal visé
Ordell Robbie 0.5 Kim Ki Duk prend l'eau...
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Touché en plein coeur. D'une sidérante beauté

Kim Ki-Duk est définitivement l'un des cinéastes les plus fascinants que j'ai pu découvrir dans le paysage cinématographique Sud-Coréen. Pourquoi? Une question de style peut-être, ou d'approche de style, dans la mesure où la plupart de ses métrages ne laissent jamais indifférents quelle que soit leur qualité intrinsèque. Bon ou mauvais, il y a toujours quelque chose à raconter, à souligner voir même à analyser jusque dans les moindres détails. Et justement dans L'Arc, mes émotions n'ont pas cessé de se contredire même si mon coeur a définitivement basculé vers les bons côtés, tout simplement parce que L'Arc m'a touché comme seul Bad Guy l'avait fait. Même si Kim Ki-Duk ne prend pas le risque de révolutionner son style (et pourquoi le ferait-il d'ailleurs?), il réussit à mettre en image ses délires et sa vision des choses (l'amour, la mort...une récurrente) par le biais d'un récit d'une vraie simplicité, évoquant la douceur du temps qui passe d'un très réussi Printemps, Eté, Automne, Hiver... et Printemps et l'infinie douleur morale et physique de L'ile.

L'Arc prend lieu et place sur un bateau de pêche, et pas ailleurs. Pourtant, à aucun moment la lassitude s'empare de nous et pour plusieurs raisons. La maîtrise de l'espace et la variété de la mise en scène réussissent à renouveler sans cesse le décor, à le rendre plus grand qu'il n'est tout simplement grâce à la douceur et l'extrême pudeur de l'objectif. Il réussit à capter la large palette d'émotions que dégage la magnifique Seo Min-Jeong, littéralement éblouissante de beauté (et je pèse mes mots) de part son regard qui en dit long sur ce qu'elle ressent et la tristesse qu'elle tente de masquer malgré son envie de quitter le navire pour voir d'autres horizons. Son personnage est complexe, accepte puis rejette son protecteur pour des raisons qui lui sont propres. L'on ne saurait trop quoi dire face à un tel cas de figure où l'amour et la haine se côtoient finalement naturellement (elle ne veut pas faire l'amour avec ce vieux pêcheur, mais lui veut pourtant son bonheur après la séquence de tentative de suicide, l'une des plus belles scènes de toute la filmographie du cinéaste) et c'est dans cette parfaite synergie que Kim Ki-Duk trouve ou retrouve l'essentiel de son cinéma, où le réalisme cru de certaines séquences côtoient des moments surnaturels notamment lors du dernier quart d'heure absolument extraordinaire. Du grand Kim Ki-Duk, à cet instant.

 



25 janvier 2007
par Xavier Chanoine




Soutenez l’Association pour la Recherche sur la Captivité

La synthèse des critiques publiées sur ces pages résume bien ce que je pense de ce film : l’Arc est une œuvre poétique s’insérant dans la droite lignée de l’univers de Kim Ki-Duk, une œuvre belle et charmante tant pour les yeux que pour le cœur, mais c’est aussi malheureusement une redite complète de toute sa filmographie qui tend vers le doublon pur et simple. Ce bateau en pleine mer, lieu isolé du monde moderne qui transfigure l’appréhension de la vie par les personnages qui y habitent, c’est par exemple l’équivalent flagrant du camping flottant de l’Ile, du temple sur le lac de Printemps…, des appartements squattés de Locataires, de la frontière Nord-Sud de Coast Guard, de la base militaire US d’Adresse Inconnue. Cette jeune femme muette en mal d’amour (magnifiquement interprétée par la très troublante Seo Min-Jeong), c’est aussi le sosie de la gérante de camping de l’Ile, de la petite nymphomane de Samaria, de la jeune prostituée de Bad Guy, de la fille à l’œil blessé d’Adresse Inconnue.

En attendant que Kim Ki-Duk décide à se renouveler quelque peu, on se repassera en boucle la scène finale, d’un degré d’émotion rarement atteint au cinéma : l’illustration sublime de la disparition d’un pan de sa vie, d’une page qui se tourne pour ouvrir la voie à de nouvelles aventures synonymes d’émancipation, d’acquisition d’expérience, bref de maturité. Un moment magique à couper le souffle.



30 octobre 2007
par Ghost Dog




Un sourire suffit

L’Arc, dernier film de Kim Ki-Duk, a - c’est une première - reçu un accueil assez négatif des critiques. Plusieurs reproches récurrents se retrouvaient dans les divers avis et il faut bien admettre que beaucoup sont justifiés. Alors, L’Arc est-il un mauvais film ? Réponse immédiatement.

Kim Ki-Duk est surtout connu en France depuis son très remarqué Printemps, Eté, Automne, Hiver… et Printemps. Il faut dire que le film a reçu un accueil des plus chaleureux et est parvenu à cumuler plus de 300.000 entrées chez nous. C’est à partir de là que l’on a pu constater un sérieux intérêt de la part du grand public pour le cinéma coréen en France. Depuis, chaque nouveau film de Kim Ki-Duk est présenté comme "le nouveau chef-d’œuvre du cinéma coréen". Sont sortis sur nos écrans quelques films antérieurs, tels que The Coast Gard ou Address Unknown. Mais ce sont surtout les nouveaux films de l’auteur qui sortent très vite chez nous. Ainsi suit Samaria, film traitant de la prostitution des adolescentes. Le réalisateur recevra l’ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin. Vient ensuite son meilleur film à ce jour : Locataires, sublime film épuré (et presque muet). Ce dernier lui vaut le lion d’argent à Venise.

En quelques années seulement, Kim Ki-Duk a su s’imposer dans les plus grands festivals. Il a déjà été nominé 40 fois et a remporté de très prestigieux prix. Le réalisateur a su trouver un style qui lui est propre mais a surtout une méthode de travail particulière. Son rythme de tournage est très soutenu : plus d’un film par an en moyenne. Le réalisateur tourne vite, vraiment très vite. Deux semaines pour Samaria, deux semaines pour Locataires, trois semaines pour L’Arc. Comment fait-il ? C’est simple : disposant de peu de moyens, le tournage ne souffre donc déjà pas de la lourdeur d’une grosse production. Ensuite, le réalisateur écrit son scénario de manière précise et fait un usage important des story-boards. Enfin, il a une direction d’acteurs très précise et se refuse à faire plus de prises que le minimum nécessaire.

L’Arc, tourné en trois semaines, est un film très plaisant. Cela ne veut pas dire qu’il soit dénué de défauts, loin de là. Le film est tout d’abord très bien réalisé. Il est quelque peu surprenant de constater que beaucoup de scènes sont filmées de manière absolument brillante, malgré des conditions de tournage extrêmement délicates. Ainsi, les premiers plans du film sont déjà particulièrement marquants. De plus, le montage de ces scènes s’avère particulièrement soigné. Très plaisant également : le jeu de l’actrice principale. Ici, on reprend la recette testée dans Locataires : les personnages principaux sont muet. Il ne faut donc pas espérer entendre le son de la voix de cette charmante actrice, déjà aperçue dans Samaria.

L’Arc, s’il est un film particulièrement esthétique, tranche des autres films de son auteur par certains points. Tout d’abord, ce film ne présente presque aucune originalité particulière par rapport aux précédents films de Kim Ki-Duk. L’auteur a su faire preuve de beaucoup d’originalité dans le passé mais toutes les idées principales de ce film sont directement reprises des œuvres antérieures.

Ensuite, L’Arc semble être un Kim Ki-Duk édulcoré. Le réalisateur semble ici prendre des pincettes pour faire de ce film une œuvre plus abordable, moins virulente que les précédentes. C’est assez surprenant quand on sait à quel point Kim Ki-Duk a pu être cru dans ses films précédents. Le réalisateur n’a jamais vraiment fait de concessions et n’a jamais hésité à montrer la violence de manière froide et réaliste, que ce soit sur ses personnages ou sur des animaux. Ainsi, c’est un père qui bat à mort un homme qui a couché avec sa fille sans Samaria, un homme qui tente de se suicider en introduisant des hameçons dans sa gorge pour ensuite tirer violemment sur le fil de pêche auquel ils sont reliés dans L’Ile, une femme qui fait de même mais au niveau du vagin dans le même film, et bien d’autres violences sur des animaux qui seront découpés, frappées, ou qui serviront de pinceau (excellente scène où le moine se sert de la queue de son chat pour écrire dans Printemps, Eté, Automne, Hiver… et Printemps).

L’Arc est un film qui diffère des précédents Kim Ki-Duk de par le fait qu’il n’est jamais emporté ou déchaîné pour exprimer une idée ou montrer un fait. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment d’idée exprimée ici. En fait, L’Arc est vidé de toute substance. Il ne reste que son lyrisme, point fort des précédentes œuvres de l’auteur. Malheureusement, les effets sont ici déjà vus ou trop grossiers. Certes, le film peut sembler contenir beaucoup d’originalité à quiconque découvrirait tout juste Kim Ki-Duk. Mais tout ici n’est pourtant que recyclage édulcoré dans le meilleur des cas et poésie grossière dans le pire.

Le film est pourtant plaisant comme je le disais plus haut. Plaisant car le recyclage d’effets déjà vus n’en fait pas un mauvais film pour autant. Plaisant parce que le sourire de l’actrice justifie à lui seul ce film. Plaisant parce que Kim Ki-Duk est incontestablement un très bon réalisateur. Mais L’Arc est un film également très agaçant pour quiconque connaît les principales œuvres de son auteur. Il est dommage de trouver dans ce métrage moins de force, moins de conviction, moins de motivation que dans les précédents. Il est dommage également que les effets ne suscitent pas l’admiration mais plutôt des réflexions telles que "ah, mais ça sort tout droit de tel film, ça !" ou "oh, ça aussi, ça vient de là !"

Quant aux quelques originalités que propose L’Arc, il faut avouer qu’aucune ne rivalise en qualité avec les trouvailles surprenantes des précédents films. Ainsi, les scènes où le vieillard se sert de son arc comme instrument de musique sont peu convaincantes dans la mesure où l’effet passe difficilement (la musique que l’on entend n’est absolument pas synchronisée avec les mouvements exercés sur l’arc) et est utilisé de manière exagérée et bien trop répétée. Que dire si ce n’est que le défaut principal de ce film est de trop tirer sur la corde des effets faciles ou peu concluants ?

Au final, non, on ne s’ennuie certainement pas en voyant L’Arc. Le film n’est pas mauvais, loin de là. Pourtant, beaucoup de critiques ont été négatives et il faut avouer que leur argumentation s’est avérée bien souvent être judicieuse. Car, oui, Kim Ki-Duk semble ici avoir été en mal d’inspiration. Pire que cela, il semble ici avoir souhaité arrondir les angles en livrant une œuvre certes plus accessible mais nettement moins emportée et donc vivante que les précédentes. Il n’en reste pas moins un film aux très belles images et une actrice dont le sourire suffit à vous envoûter pendant toute la durée du film.



11 février 2006
par Aurélien




Mal visé

Petite déception au tournant de ce nouveau film de Kim Ki-Duk. Une idée est bien développée dans ce film : l'ambiguïté des sentiments de la jeune fille, qui hésite entre le vieillard qui l'a recueilli, un peu trop protecteur, et le garçon qui peut lui montrer le monde. Même si les relations avec le vieil homme se dégrade, elle ne peut pas oublier que c'est lui qui l'a recueillie, élevée et aimée du fond du coeur. Mais outre cela, le film n'est qu'une suite d'événements au début intéressant, mais assez vite lassant ; la musique est sympathique, mélange de piano, guitare et d'un instrument traditionnel (dont je ne connais pas le nom) mais tourne vite en rond et force un peu trop sur l'effet dramatique. Par ailleurs Seo Min-Jeong est formidable, et arrive à bien faire ressortir les sentiments au travers de son silence. Mais malheureusement, l'attention n'a pas suivi d'un bout à l'autre du film et c'est plutôt dommage.



16 août 2005
par Elise




Kim Ki Duk prend l'eau...

Après le retour en forme de Locataires, Kim Ki Duk déçoit avec l'Arc en offrant un film raté n'apportant strictement rien à sa filmographie. On n'a rien contre l'autorecyclage, l'autocitation vu que le retravail du meme peut parfois permettre à un cinéaste de renouveler son inspiration. Mais force ici est de constater qu'on ne trouve rien dans le film que le cinéaste n'ait déjà traité de façon plus inspirée. Petit inventaire en vrac des reprises. Du lieu flottant isolé du monde, de l'hameçon en descente de l'Ile. Du dispositif voyeur déjà vu dans Bad Guy. Des personnages peu bavards créateurs d'un certain burlesque évoquant Locataires. Et enfin de la référence bouddhiste renvoyant à Printemps, été, automne, hiver et printemps. Mais l'alchimie du duo d'acteurs principaux est loin de fonctionner aussi bien que dans un Locataires.

On savait que le passé professionnel de peintre du cinéaste pouvait risquer de le faire sombrer dans le beau plan pour le beau plan et de ce point de vue la mise en scène de l'Arc ne fait qu'amplifier les travers de Printemps, été, automne, hiver et printemps. Les gros plans cadrés de façon esthétisante se font ici récurrents tandis que les scènes cadrées en plan large sentent la carte postale touristique, le cliché visuel de cinéma de festival. Qui plus est, Kim Ki Duk se vautre à plusieurs reprises dans une poésie publicitaire: le vieil homme jouant du violon sur le bateau, les plans récurrents de balançoire sur l'eau, la jeune femme avec une robe traditionnelle coréenne et un casque de walkman... Le tout n'est pas tiré vers le haut par un score écoeurant de mièvrerie.

D'où un Kim Ki Duk où le talent du cinéaste s'est totalement dilué dans un certain formatage festivalier. Ce dernier redressera peut etre la barre prochainement et incessamment sous peu. Mais son rythme de tournage frénétique et son incapacité chronique à dépasser ses limites en tant que cinéaste ont fait de lui une sorte de sur-Miike coréen. Soit un cinéaste alternant hauts et bas avec des hauts plus hauts que ceux du Japonais mais loin d'etre du grand cinéma. Et à ce stade de sa carrière on attend bien mieux d'un tel cinéaste...



28 mai 2005
par Ordell Robbie


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